Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Imprimer

Les robots, l’Internet des objets (IoT), le Big Data et l’intelligence artificielle (IA) au service des seniors et de la Silver économie

La digitalisation galopante de la société entraîne de fait une transformation numérique profonde, touchant toutes les populations et au premier chef nos seniors pour lesquels la fracture numérique peut faire barrage, si l’on n’y prend garde, à l’utilisation future des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) à leur profit.

 

Par exemple, les plus de 60 ans ne sont en effet que 35% à être équipés d’un smartphone, pour 15% pour les plus de 70 ans, alors même que le hub smartphone peut être demain au carrefour de toutes les solutions de commande, de gestion et de suivi de l’habitat intelligent connecté.

La mise en œuvre de dispositifs d’accessibilité, grâce à des terminaux, des interfaces homme machine, des interfaces utilisateurs simplifiés, mais aussi via des réseaux de distribution, une relation client et un parcours client adaptés aux usages des seniors, représentent donc les premières briques ouvrant l’accès aux solutions faisant intervenir les IOT, l’IA ou les robots.

Dans le même esprit, le financement du 5ème risque représente une étape incontournable au développement notamment du maintien à domicile, enjeu considérable au plan sociétal et économique, du fait du vieillissement de la population européenne et du nombre limité d’établissements spécialisés.

Les NTIC, par la simple connectivité, permettent déjà le renforcement du lien social et intergénérationnel via la communication interpersonnelle mais aussi la mise en relation avec l’ensemble de l’écosystème aidants-aidés. Ils promettent aussi d’inscrire dans le futur proche des solutions hautement technologiques relatives à l’intelligence artificielle, aux objets connectés et aux robots, mais aussi au partage de données de santé ou d’actimétrie ; l’instrumentation des habitats ( la domotique), la robotique d’assistance et les dispositifs d’interface homme-machine peuvent permettre aux personnes fragilisées à domicile de garder leur indépendance et leur bien-être.

Orange et son Technocentre ont par exemple mis sur pied un dispositif évolutif  de maintien à domicile (en attente d’industrialisation), sur base d’algorithmes auto-apprenants fournis par l’IA, de capteurs de mouvements, de présence et de suivi d’hydratation, de nutrition, ou de présence au lit collectant, agrégeant et anonymisant les données issues de l’activité du senior fragilisé à domicile, permettant ainsi un suivi permanent et des alertes automatiquement générées par l’écosystème.

Ces solutions rassureront la famille, en permettant de plus aux seniors fragilisés de rester plus longtemps chez eux grâce à une autonomie et une vigilance renforcées, à des déplacements en toute sécurité (montre ou bracelet connecté géolocalisé avec pré-paramétrage en amont du périmètre de sécurité, détecteurs de chutes et capteurs d’actimétrie et de mouvement).

Les aidants pourront quant à eux exercer une vigilance bienveillante (systèmes non intrusifs de téléassistance passive ou de capteurs optiques à images floutées), pallier aux distances physiques (visio, télé connectée, voix, data), se rassurer en cas de doute en bénéficiant d’un suivi en temps réel (interrogation des capteurs à distance).

Plusieurs axes prospectifs peuvent ainsi être dégagés :

Le renforcement du lien social via un dialogue à partir d’agents conversationnels, utilisant le cas échéant la blockchain pour la sécurité, à partir d’assistants personnels intelligents, basés le cas échéant sur la reconnaissance et la commande vocale (le futur Djingo d’Orange) aboutissant notamment à la recommandation de partenaires du secteur de la Silver économie (services à la personne par exemple).

Les rappels de rendez-vous médicaux ou de médicaments, le suivi de l’alimentation, la prévention de la santé mentale, la recommandation d’activité ou gamification via le machine learning, mais aussi l’intergénérationnel.

La commande vocale des NTIC mais aussi de l’habitat connecté, la captation audio et « panic detector » à partir de devices ou gateways, l’analyse de la voix (fréquence des appels et tonalité de la voix) ; la commande vocale permet de plus bien souvent à nos seniors de s’affranchir des complexités d’utilisation des NTIC.

Un autre axe est celui de la simplification de la vie quotidienne, via la gestion de la domotique (alertes gaz, activation volets, chauffage et électricité, serrures connectées) mais aussi l’IA via la reconnaissance des formes et des visages, de même bien sûr que la téléassistance active et passive et l’observation environnementale.

Les robots, qu’ils soient humanoïdes ou de téléprésence, doivent permettre le renforcement du lien social, la communication interpersonnelle mais aussi avec des centres distants d’aides techniques NTIC ou de services à la personne, et aussi de divertissement.

Ces robots peuvent de même favoriser l’aide au déplacement (aide au lever, à la marche, accompagnements lors des courses, rééducation) ainsi qu’une sécurité passive (déclenchement visioconférence avec un proche ou avec un centre de téléalarme) ou active (apport de médicaments, ouverture des portes, acquittement bouton déclencheur d’alerte…).

Un robot majordome engloberait l’ensemble de ces fonctionnalités, en gérant les déplacements et les besoins de la personne, ainsi que l’habitat.

Un autre axe représente l’aide apportée aux soignants, en milieu ouvert grâce à une coordination facilitée via un carnet de liaison numérique, la sécurisation des passages grâce à des serrures connectées, et l’optimisation des passages des différents acteurs.

En milieu fermé, le bien-être des résidents, le lien avec les proches, l’optimisation des passages en chambre, et les solutions de détection d’incidents

Enfin, la surveillance de la santé par le self quantified (suivi par le senior de ses propres données d’activité et de santé remontées par des capteurs) orientant intelligemment vers la prévention, par le Dossier Médical Partagé, la téléconsultation et la télésurveillance médicale ; toutes les données étant récupérées par des capteurs et collectées à partir d’un objet connecté, puis interprétées par l’intelligence artificielle.

L’intérêt de la personne et des acteurs du marché étant bien évidemment de pouvoir disposer de bout en bout d’une solution intégrée. Il est donc indispensable de procéder en premier à une analyse ethnographique liée à l’observation des usages et besoins des seniors, dans un écosystème complet intégrant l’environnement médico-social (aidants familiaux et professionnels) avant même que de définir les solutions technologiques adaptées, même si la plupart sont déjà en cours d’élaboration ou sur le marché. L’évolution des usages, des technologies et de la société devant en effet être idéalement appréciées en parallèle, afin d’optimiser les fonctionnalités permises par l’IA, les IOT et la robotique au service de la Silver économie. Mais n’oublions surtout pas l’interface humaine systématiquement réclamée par les seniors, la chaleur humaine  indispensable des intervenants à domicile, et les services à la personne qui devraient toujours compléter l’écosystème NTIC pour une personne âgée.

 

Après avoir exercé plusieurs postes de direction au sein du groupe Orange, dont celui de directeur de l’accès grand public, François-René Germain crée ensuite la direction de l’accessibilité. Diplômé de l’European Business School et de la London Chamber of Commerce & Industry, il fut directeur des ventes de Mars, Beatrice Food, et du groupe Lyreco.

Les commentaires sont fermés.